Suite à la mise en place d’une nouvelle gouvernance pour le sport français, l’Etat a annoncé sa volonté de renforcer le rôle des fédérations sportives, de leur donner plus d’autonomie et de les accompagner dans la conduite d’un projet sportif fédéral. A la fin du mois de décembre 2018, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a lancé une grande étude auprès des fédérations. L’objectif : dresser un état des lieux en terme de licenciés, d’emploi ou d’évolution de la pratique, pour permettre au CNOSF et au Ministère des Sports de mieux accompagner ces fédérations dans leur développement et dans leur structuration.
82 fédérations et membres associés ont répondu à cette enquête menée par Olbia Conseil et le Centre de Droit et d’Économie du Sport pour le compte du CNOSF. Voici les principaux chiffres qui ressortent de cette étude :
- L’ensemble de ces fédérations représente un chiffre d’affaire de 1,19 milliard d’euros
- 2 696 emplois sont concernés (et 551 mis à disposition). Les fédérations olympiques concentrent 63% de ces emplois.
- 59% des fédérations ont constaté une hausse de leur nombre de licenciés depuis 5 ans.
- 74% considèrent l’adaptation de leur offre aux attentes des pratiquants comme la principale raison de cette évolution.
- 78% possèdent un plan fédéral de développement.
- 79% des fédérations ont mis en place de nouvelles offres de pratique (loisir, bien-être, santé...) en réaction à leur hausse ou baisse de licenciés.
- 86% des répondants ont désormais une politique dans le sport-santé, 61% dans le sport-mixité et 59% dans le sport, éducation et citoyenneté.
Cette étude est donc encourageante sur l’évolution et le développement des fédérations pour nombre d’entre elles. Mais un travail d’accompagnement est encore indispensable pour les aider à se structurer davantage et à poser les bases de politiques de développement pérennes.
Dans ce rapport, on apprend en effet que le manque de moyens humains ou matériels est le principal frein au développement cité par les fédérations. De plus, 76% de ces fédérations qui ont dû faire face à la concurrence d’acteurs marchands, se sont rapprochées de ces structures pour négocier des partenariats ou trouver des synergies. Ces fédérations auront donc besoin à court et moyen termes de jeunes diplômés formés au sport business, aux techniques de marketing ou de sponsoring pour les aider dans leurs stratégies de développement ou de partenariat. Des opportunités d’emplois et de stages devraient ainsi se créer pour les futurs managers du sport de l’ESG Sport. D’ailleurs, la Ministre des Sports Roxana Maracineanu l’affirmait début janvier dans une interview à sportmag.fr : « j’ai déjà abordé la question de l’emploi dans le milieu sportif avec Muriel Pénicaud, ministre du Travail, afin que le monde du sport soit en mesure de proposer beaucoup plus d’emplois à temps plein et à temps partiel. »